Après l'allocution de Jean-Marc AYRAULT, et avant l'élection de Gilles RETIERE à la présidence de Nantes Métropole, mon intervention au conseil communautaire du 6 juillet
Monsieur le Premier Ministre, cher Jean-Marc,
Cher(e)s collègues,
Le 6 mai dernier les Françaises et les Français ont mis fin à dix années de pouvoir de la droite, à cinq ans de sarkozysme. Les communistes sont fiers d’y avoir contribué et d’avoir permis l’élection de François Hollande. En te nommant Premier Ministre, cher Jean-Marc, le président de la République a fait appel à un homme dont l’ancrage local et régional est fort. Les élus du groupe communiste de Nantes Métropole savent ta détermination à inscrire ton action dans la durée avec ténacité et ambition. Ils partagent la fierté des Nantais de toute l’agglomération. Ils souhaitent en même temps que la politique nationale soit à la hauteur des attentes qu’a légitimement fait naître chez nos concitoyens la victoire du 6 mai.
La construction de notre intercommunalité ne fut pas un long fleuve tranquille. Respecter des communes à la proximité forte pour ses habitants tout en imaginant des projets communs à la hauteur des besoins d’une grande agglomération française : tel était l’enjeu. Créée il y a dix ans, cette communauté n’est pas née de rien. Alors qu’un ancien maire de Nantes, à la fin des années soixante et au début des années soixante dix, avait cru pouvoir imposer au forceps une construction supra-communale niant les prérogatives communales, Jean-Marc Ayrault, a su fédérer les énergies de tout un territoire au service de la population de l’agglomération. Avec le SIMAN puis le district, des politiques publiques d’intérêt commun audacieuses ont pu se développer, je pense en particulier aux transports collectifs avec la mise en chantier du tramway ou encore à la gestion publique de l’eau. Des pratiques de travail entre les différentes communes de notre agglomération, aux identités et aux histoires politiques singulières, se sont développées qui ont permis d’aboutir à cette forme sans doute non achevée d’EPCI à fiscalité propre.
Les élus communistes, ont toujours été, tout au long de ces années, tu le sais Jean-Marc, des hommes et des femmes disponibles pour mettre en œuvre des politiques publiques s’inscrivant dans une démarche de résistance aux politiques ultralibérales nationales, des hommes et des femmes disponibles, dans la confrontation des idées, au rassemblement d’une gauche audacieuse. Nous ne doutons pas que la méthode de travail qui guida l’action du président de Nantes Métropole se poursuive avec Gilles Retière, ici dans notre agglomération, et inspire l’action du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Qu’il me soit permis de citer, ici, le grand Jaurès : « qu’il n’y ait pas, dans la vie compliquée de la société moderne, un seul recoin misérable et obscur où ne luise un rayon de justice sociale, où ne pénètre le bienfait de la garantie mutuelle, une lueur de l’espoir nouveau ». Cette citation est extraite de « l’Armée nouvelle » de novembre 1910, le chef du gouvernement de l’époque était un autre nantais, Aristide Briand.
Les élus communistes soutiennent naturellement la candidature de Gilles Retière à la présidence de Nantes Métropole. Nous le connaissons bien, je le connais bien. C’est un homme de parole et c’est un homme d’action. Il saura mener à leur terme les engagements pris dans notre agglomération en 2008 dans le respect de la diversité de notre assemblée, dans le respect de la diversité de la majorité de gauche. Le choix de confier la présidence de notre agglomération à un maire de la « périphérie » et non de la ville-centre revêt toute une symbolique : Gilles Retière le sait bien, les villes de banlieue, ou de périphérie, ont une expertise incontournable et indispensable pour préparer l’avenir des grandes métropoles. Nous le savons, l’un des enjeux forts pour notre agglomération, est d’en valoriser les atouts, notamment en créant les conditions d’un dynamisme accru par le soutien au développement économique et à l’emploi, et je pense à particulier à l’emploi industriel. Nous pouvons, avec la Région, faire du territoire que constitue le pôle métropolitain Nantes/Saint-Nazaire, un espace pertinent de développement économique et social tout en respectant les équilibres naturels et écologiques.
Pour conclure je voudrais adresser ce clin d’œil à Gilles Retière, en lui citant une phrase du célèbre poète surréaliste rezéen, Benjamin Péret, phrase extraite de la revue littéraire d’octobre 1922 : « demain je serai encore prêt à sauter dans la voiture de mon voisin s’il se dispose à prendre une direction autre que la mienne ». Une autre façon d’envisager le covoiturage peut-être, un état d’esprit de bon augure à n’en pas douter !
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